Couperin l’ultime

Christophe Rousset aura-t-il jamais achevé son voyage chez les Couperin ? Le voici chantant et rêvant avec les splendeurs du Goujon du Musée de la Musique les pièces qu’Armand-Louis, fils de Nicolas, un cousin de François, distribua en deux ensembles regroupés par tonalité. Ils forment plus des ordres que des suites, souvenir du glorieux aîné.

Les pièces sont magnifiques, allant du brillant au tendre, et elles inspirent à Christophe Rousset une liberté, une souplesse, des élégances altières qui transfigurent son jeu, mais aussi l’instrument lui-même, si chantant, si lyrique.

Avec cela une mélancolie qui ne veut pas paraître derrière les portraits ou les danses, mais qui infuse une couleur d’automne dans ces musiques ; elles se savent le chant du cygne du clavecin français. Dans toute cette brillante tendresse, il y a comme un adieu où dans une ultime superbe, Christophe Rousset caractérise les tableaux des Quatre Nations.

Mais c’est à la mélodie de La de Boisgelou que je retourne, si pudique et si sensuelle pourtant, vrai portrait que François n’eut pas désavoué.

LE DISQUE DU JOUR

Armand-Louis Couperin (1727-1789)
Livre de Pièces de clavecin (1751)

Christophe Rousset, clavecin

Un album de 2 CD du label Aparté AP236
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Photo à la une : le claveciniste Christophe Rousset – Photo : © Bertrand Pichene