L’Eroica

Je me souviens encore des sourires de Patrick et Taeko Crommelynck me ramenant du Japon un beau coffret de Symphonies de Haydn dirigées par Günther Herbig. Au fond du sac de Tower Tokyo se trouvait un petit CD en bonus : l’Eroica.

Rentré à la maison au petit matin comme toujours et avec un peu trop de vin, j’oubliais les Haydn, et je plaçais cette Eroica dans la platine, dès le premier accord claquant comme un rai de soleil je fus dégrisé, contraint d’écouter, porté par cette ardeur légère, cette direction ailée, ce n’était pas Herbig qui pouvait produire cela, c’était Mercure en personne (et pas Bacchus).

Je ne me suis jamais vraiment remis de ce Beethoven racé et fulgurant (qui m’évoquait par le ton, l’allant, la fierté, une autre Eroica, celle d’Ignace Neumark qui l’avait apprise avec Nikisch, où encore celle de Carl Schuricht à Paris), et lorsque de nouveaux enregistrements des symphonies de Beethoven s’annoncent au disque, à un moment ou à un autre, je ressors ce disque.

J’ai tort parfois, elle m’a fait abandonner l’écoute de la récente intégrale d’Andris Nelsons, comparaison n’est pas raison, je sais. Mais enfin, qu’un chef tenu très longtemps de ce côté-ci du rideau de fer comme un honnête Kappelmeister (et encore aujourd’hui par beaucoup), ait pu enregistrer une Eroica aussi parfaite … la revoici, rééditée avec soin d’après la bande originale, ne la laissez pas passer.

LE DISQUE DU JOUR

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie No. 3 en mi bémol majeur, Op. 55 « Eroica »

Berliner Sinfonie-Orchester
Günther Herbig, direction

Un album du label Berlin Classics 0301492BC
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Photo à la une : le chef d’orchestre Günther Herbig – Photo : © DR