France-Bohème

Quel programme !, les contre-ut de Tonio, envolés en voix de grâce, mais aussi la ligne si pure de l’invocation d’Iapas (« O blonde Cérès »), l’éloquente clarté de la ligne ascendante de « Lève-toi, soleil ! », mais également l’air parfumé de Gérard, et même Werther et Des Grieux.

Petr Nekoranec n’avait paru au disque jusque-là que pour quelques Duos moraves de Dvořák, voix stylée, timbre solaire, mots précis. J’étais loin de me douter que pour son premier récital, il irait herboriser dans le grand répertoire de l’opéra romantique français, surtout avec une prononciation aussi châtiée qui n’en fait pas perdre un mot.

La beauté de la ligne, le souffle infini, la technique invisible qui permet de dorer avec toutes les subtilités possibles des messa di voce magiques, voilà qui prouve tout l’art du jeune homme. Son « Au mon Ida » est un petit bijou d’esprit, et quel joli duo fait son Roméo avec la Juliette de Zuzana Marková !

L’orchestre un peu trop discret, dirigé avec attention par Christopher Franklin, ne lui fait pas l’écrin aussi subtil que son chant, peu importe, tant il faut saluer l’avènement d’une nouvelle voix capable de ressusciter ce paradis perdu.

LE DISQUE DU JOUR

French Arias

Airs de Massenet, Offenbach, Gounod, Donizetti, Bizet, Berlioz, Delibes et Lalo

Petr Nekoranec, ténor
Zuzana Marková, soprano (Gounod, Roméo et Juliette)
Czech Philharmonic
Christopher Franklin, direction

Un album du label Supraphon SU 4260-2
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Photo à la une : le ténor Petr Nekoranec – Photo : © DR