L’éditeur (Warner) ne le dit pas, mais Yundi Li enregistre pour l’étiquette britannique toute l’œuvre de Chopin. Le projet a été retardé, la superstar chinoise ayant entre temps gravé quelques disques flamboyants pour Deutsche Grammophon (les 2e de Prokofiev et Concerto en sol de Ravel, les deux avec Ozawa et les Berliner, en sont le meilleur) où figuraient déjà quelques Chopin. Puis il revint chez EMI devenu entre temps Warner. Des Nocturnes aussi purs que vides en auront laissé plus d’un (mais pas moi) sur le bord du chemin.

Qu’entendre, que comprendre aujourd’hui des Concertos ? Une bizarrerie : les introductions laissent un blanc avant que le piano n’entre, et l’orchestre ailleurs semble effacé, Yundi Li l’aurait-il dirigé un autre jour, jouant ensuite ?

Cette chimie probable n’altère pas trop un jeu altier, qui parfois phrase avec un rien trop, mais chante aussi, belcantiste d’abord par le timbre qui est toujours admirable : ce piano sait être d’une élégance folle, on l’écoute parfois conquis, surtout dans les Finales, prestissimes, urgents, où plus rien des élégances qui parfois pavanaient le cantabile ne paraît.

Et demain, quels opus ? Les Valses, les Mazurkas seraient des défis pour le style sinon pour les doigts, j’en suis déjà curieux.

LE DISQUE DU JOUR

Frédéric Chopin (1810-1849)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en mi mineur, Op. 11
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en fa mineur, Op. 21

Orchestre Philharmonique de Varsovie
Yundi Li, piano, direction

Un album du label Warner Classics 09029532018
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Photo à la une : le pianiste Yundi Li – Photo : © Warner Classics