Le chant de Beethoven

Une part toujours méconnue du génie de Beethoven se sera exprimée par le lied : An die ferne Geliebte est quasiment un journal intime, Adélaïde une déclaration, In questa tomba oscura un chef-d’œuvre.

Andrè Schuen sait bien tout cela qui assemble ici ces trois pages maîtresses, chantées avec ce recueillement entre douleur et espoir, élan et résignation, surtout avec la voix du bon Dieu ! Quel admirable baryton au timbre profond, aux mots légers, qui chante tout cela avec des tendresses et une ivresse qu’An die ferne Geliebte n’avait pas connue au moins depuis Fritz Wunderlich.

Il ajoute avec le Trio Boulanger six Chants écossais et huit Chants irlandais alternant mélancolie et saillies. Qui connait l’étreignante mise en musique du Sunset de Walter Scott dont Beethoven a transcrit avec art la mélancolie subtile ? Schuen le chante avec dans la voix une émotion contenue qui fait mouche. Mais il sait aussi mettre une pointe d’ironie à son Come fill, fill, my good fellow qu’il fait danser pourtant, emporté par les appuis savoureux du trio.

Ce sera dans les Cchants irlandais que son art s’exhaussera dans l’humour comme dans la tristesse. The Soldier’s Dream, The Deserter sont chantés « à nu », avec un art de suggérer saisissant. Quel beau baryton, quel immense chanteur, pourtant encore à l’orée de son art.

LE DISQUE DU JOUR

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Adelaide, Op. 46
An die ferne Geliebte, Op. 98
In questa tomba oscura, WoO 133
6 Chants écossais, Op. 108
25 Chants irlandais, WoO 152 (8 extraits)

Andrè Schuen, baryton
Boulanger Trio

Un album du label CAvi-Music LC15080
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Photo à la une : © DR