Impérieux

Le ton sombre de cette Haffner, jusque dans le Finale (il ne faut pas avoir le giocoso de Bruno Walter en tête..), surprendra. La Linz sera de la même eau, sévère, hautaine, mais comme la Haffner fascinante par les audaces de la relecture, le ton drastique, la tenue qui privent de sourire mais ardent la science d’une écriture avouant, derrière le ton XVIIIe, savoir ses polyphonistes et d’abord son Bach, ce qu’Maxim Emelyanychev, on s’en doute, souligne à loisir.

Il n’osera pourtant pas être aussi révolutionnaire que dans ses Beethoven et ses Schubert, d’ailleurs Aylen Pritchin apporte de son violon historiquement informé une détente bienvenue, une fantaisie, un peu de cette aria aperta qu’a mesure Maxim Emelyanychev lui concède.

Allons, Mozart, c’est aussi le bonheur, surtout d’ailleurs, il faudrait pour les prochains albums de cette série au long cours, un peu plus de soleil.

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Symphonie No. 35 en
ré majeur, K. 385 « Haffner »

Concerto pour violon et
orchestre No. 3 en sol majeur, K. 216

Symphonie No. 36 en
ut majeur, K. 425 « Linz »

Aylen Pritchin, violon
il Pomo d’Oro
Maxim Emelyanychev, direction

Un album du label Aparté AP349
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Photo à la une : le chef et claviériste Maxim Emelyanychev –
Photo : © Andrej Grilc