Le sang des étoiles

Retour à Boston. La Turangalîla-Symphonie y fut créé le 2 décembre 1949 sous la baguette de Leonard Bernstein, elle manquait à la discographie du chef, elle ne manquera plus à celle de l’orchestre.

Andris Nelsons la dirige comme si l’encre en était à peine sèche, brasier et éther s’alternant dans une tapisserie de timbres fascinante. Les Chant d’amour I & II hésitent entre sensualité – les ondes Martenot si subtiles de Cécile Lartigau – et exultations, l’Orient balinais des percussions pimentent le piano félin de Yuja Wang qui éclate en fusées d’artifice dans une stupéfiante lecture du grand scherzo qu’est Joie du sang des étoiles, dont le giocoso ivre n’a plus été aussi spectaculaire depuis la proposition de Riccardo Chailly, avec Jean-Yves Thibaudet et le Concertgebouw.

Il faut à l’œuvre une phalange supra-virtuose, il lui faut surtout une prise de son à la hauteur de ses enjeux, et force est de constater que l’équipe des ingénieurs du Symphony Hall, Nick Squire et Cole Barbour, réitèrent leur réussite des Concertos de Ravel selon Seong-Jin Cho (voir ici).

L’impact de cette nouvelle Turangalîla-Symphonie, enregistrée dans le feu du concert, pourrait bien bouleverser une discographie pourtant relevée. Le livret mérite des éloges, qui fait la part belle – documents d’archives, photographies d’époque – à la création bostonienne de l’œuvre.

LE DISQUE DU JOUR

Olivier Messiaen (1908-1992)
Turangalîla-Symphonie

Yuja Wang, piano
Cécile Lartigau, ondes Martenot
Boston Symphony Orchestra
Andris Nelsons, direction

Un album du label Deutsche Grammophon 4867044
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Photo à la une : le chef d’orchestre Andris Nelsons et la pianiste Yuja Wang – Photo : © DR