Revisité

Ravel aura élargi le microcosme de Ma mère l’Oye au grand orchestre, du moins pour Le Jardin féérique, les quatre autres pièces restant dans des alliages plus légers. Voici qu’Alain Brunier habille les originaux pianistiques pour les quatre archets de ses amis du Quatuor Debussy, on voudrait plutôt écrire les met à nu tant l’émotion de sa transcription révèle le pouvoir expressif de ces presque-riens de musique. Aussi magnifique par l’art que touchant par l’élégance d’une transcription qui n’entend évoquer ni le piano ni l’orchestre.

Pour faire écho à leur précédent album où déjà Debussy rencontrait le jazz, Christophe Collerette et ses amis ont invité le vibraphone de Franck Tortiller qui aura composé ses propres échos au Tombeau de Couperin : surprenant, au point, mais peut-être est-ce le vibraphone, que je me demande si l’esprit du Modern Jazz Quartet ne s’est pas infusé ici.

Mais basta, la vraie perle de l’album est une version amoroso du Quatuor, déliée, féline, tout en gris colorés jusqu’à en devenir irréelle, merveille où même les danses de l’Assez vif sont impondérables, écoutez seulement…

LE DISQUE DU JOUR

Maurice Ravel (1875-1937)
Quatuor à cordes en fa majeur, M. 35
Ma mère l’Oye – cinq pièces enfantines, M. 60 (version pour quatuor à cordes : Alain Brunier)
Franck Tortiller (né en 1963)
Les Danses de Ravel (d’après le Tombeau de Couperin)

Franck Tortiller, vibraphone
Quatuor Debussy

Un album du label harmonia mundi HMM905403
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Photo à la une : les musiciens du Quatuor Debussy –
Photo : © Gilles Pautigny