Oubliez Kubelik, Klemperer, Ozawa et même Peter Maag ! Pablo Heras-Casado et ses Fribourgeois n’entendent pas rivaliser avec leurs perfections, mais peut-être parfois avec leur poésie.
Son Songe adamantin, où s’infuse les manières de l’interprétation historiquement informée, est précieux car il redonne sa place au narrateur, tour à tour Puck, Oberon, Titania, Max Urlacher se gardant bien de les personnifier ; les dire lui suffit.
L’inclusion des mélodrames change le visage de l’œuvre, la fait cohérente, les merveilles musicales que Mendelssohn y ajoute en quelque sorte, de sa plume d’aquarelliste, surprennent soudain par une fraîcheur renouvelée, les voix flûtées de Mi-Young Kim et Anna Erdmann, le chœur ailé des Berlinois sont ainsi d’autres acteurs.
On écoute surpris, charmé, heureux d’être délivré des quelques images malheureuses que le livret documente, de quoi briser le rêve : Oberon (ou Puck ?) avec une couronne de papier quittant la scène en baskets montantes et portant un sac en papier. Oubliez, fermez les yeux, écoutez.
LE DISQUE DU JOUR
Felix Mendelssohn
Bartholdy (1809-1847)
Le Songe d’une nuit d’été,
Op. 21 & 61, MWV M 13
Max Urlacher, récitant
Mi-Young Kim, soprano
Anna Erdmann, mezzo-soprano
RIAS Kammerchor Berlin (Frauenchor & Solistinnen)
Freiburger Barockorchester
Pablo Heras-Casado, direction
Un album du label harmonia mundi HMM902724
Acheter l’album sur le site du label harmonia mundi ou sur Amazon.fr ― Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : l’acteur Max Urlacher – Photo : © DR