Poèmes

Les Légendes, en esprit à peine élargies par Dvořák des deux pianos originaux à un orchestre allégé, ont trouvé quelques interprètes inspirés.

À Rafael Kubelík et Sir Charles Mackerras, il faudra ajouter Tomáš Netopil, battue amoureuse qui laisse sourdre de la Philharmonie Tchèque des esquisses de danses et des pastorales. Ce pourrait être un autre Par les bois et les près de Bohème, ce caractère lyrique et panthéiste, ces brefs dix panoramiques gorgées de sève, de couleurs, de rythmes, où rien ne pèse mais tout évoque.

La prise de son, merveilleuse de naturel, est un ajout majeur qui rend la nouvelle proposition indispensable aussi pour les trois Rhapsodies, où Dvořák semble répondre plus encore au cycle de Smetana : climat bucolique ou héroïque, jusqu’à cette harpe qui ouvre la Troisième, faisant écho à celle de Vyšehrad.

Tomáš Netopil les emporte avec cette alliage d’exaltation et de rêve qui rappelle le geste d’Antal Doráti, ce n’est pas un mince compliment, et une manière d’appuyer une prière : maintenant, avec le même orchestre, il nous doit les Sérénades, la Suite américaine !

LE DISQUE DU JOUR

Antonín Dvořák (1841-1904)
Légendes, Op. 59, B. 122
3 Rhapsodies slaves, Op. 45, B. 86

Orchestre Philharmonique Tchèque
Tomáš Netopil, direction

Un album du label Pentatone PTC5187221
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Photo à la une : le chef Tomáš Netopil – Photo : © Pavel Petruška