Pour une fois, le disque aura saisi l’art de Roberto Abbado loin de l’opéra. Le neveu de Claudio a eu un peu de peine à se faire un prénom dans le domaine symphonique, injustice que cet album tentait de réparer voici déjà près de trente ans, sans qu’une suite lui ait été donnée.
Brio sans tapage, distance avec les relectures emplies d’hungarismes qui font tout le prix des versions d’Iván Fischer, finesse des interprétations qui cherchent à alléger les orchestrations parfois épaisses de Parlow, mais soulignent l’art plus affirmé de celles d’Hans Gál ou de Paul Juon. Lorsque paraissent les trois Danses dont Brahms signe la transposition symphonique, je regrette que Roberto Abbado n’ait pas eu l’occasion d’enregistrer à la même époque les Symphonies et les Sérénades.
Feux d’artifice final tenu, Dvořák invitant sa palette dans les cinq dernières Danses, en pur poète pour les deux Andantino dont Roberto Abbado et les Munichois raffinent les paysages à force de nostalgie, l’humour, l’élan, l’allégresse sur les pointes des trois Vivace montrant l’élégance de cette baguette trop peu présente dans les studios d’enregistrement.
LE DISQUE DU JOUR
Johannes Brahms
(1833-1897)
21 Danses hongroises,
WoO 1 (version orchestrale)
Münchner Rundfunkorchester
Roberto Abbado, direction
Un album du label BR-Klassik 900360
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Photo à la une : le chef d’orchestre Roberto Abbado –
Photo : © Miro Zagnoli