Couplage idéal

Le couplage a existé, Rudolf Firkušný pour VOX mariant les deux œuvres d’un même geste alerte. Stewart Goodyear se serait-il souvenu de cet enregistrement parfait ?

Le sien l’est tout autant, Concerto de Schumann où la lumière le discute aux ombres, avec dans le son même du piano cette énergie sans brutalité, ces cantabile sans sucre, ces phrasés où l’émotion surgit en un accent fugitif, le tout finement accompagné par Andrew Constantine et ses Écossais. Le plus beau Concerto de Schumann de la discographie récente ? Certainement, et il ne faudrait pas qu’il passe sous les radars.

Le Premier de Mendelssohn sous ses doigts diserts est un bijou, l’appassionato du Molto Allegro, plein de tempête, la romance assez Walter Scott de l’Andante, le giocoso tourbillonnant du Presto, quelle réussite !

Le pianiste intercale ce qui pourrait être des échos aux deux concertos, mais sa plume moderniste empêche d’en saisir les hommages et même les reflets, et au fond une œuvre manque, qui aurait tenu : le Konzertstück de Weber.

LE DISQUE DU JOUR

Robert Schumann
(1810-1856)
Concerto pour piano et orchestre en la mineur, Op. 54
Stewart Goodyear
(né en 1978)
Rhapsodie
Introduction et Rondo
capriccioso

Felix Mendelssohn
Bartholdy
(1809-1847)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en sol mineur, Op. 25, MWV O 7

Stewart Goodyear, piano
BBC Scottish Symphony Orchestra
Andrew Constantine, direction

Un album du label Orchid Classics ORC100365
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Photo à la une : le pianiste Stewart Goodyear –
Photo : © Anita Zvonar