Retour à Ravel

Jean-Efflam Bavouzet avait déjà livré « son » Ravel, jeu clair et objectif, qui trouvaient chair et esprit dans un somptueux Steinway américain de 1901. Pour l’année Ravel il y revient, ajoutant le Menuet de 1904, La Valse, mais toujours pas Ma mère l’Oye, tenant à rester seul face à son clavier.

Jeu droit, préférant le brio à l’émotion, affaire de pudeur, ce qui serait assez ravélien, quelque chose de Casadesus dans l’absence d’ombres jusqu’en Gaspard de la nuit, des Miroirs posés comme des manifestes, un Tombeau sans morts, la perfection partout qu’enlève toujours ce même geste preste qui dépouille le clavier de tout mystère : les couleurs de l’ancien Steinway, qui faisaient le prix de se première proposition, manquent ici, accentuant encore la constance de sa vision.

Elle n’a pas changé, il joue Ravel en classique, il le joue comme on le regarde d’aujourd’hui, pour ainsi dire de plain-pied, mais tout une part de cet univers échappe, ce vertige que Samson François, Walter Gieseking, Vlado Perlemuter comblent en quelques mesures.

LE DISQUE DU JOUR

Maurice Ravel (1875-1937)
L’œuvre pour piano seul (Intégrale)

Jean-Efflam Bavouzet, piano

Un album de 2 CD du label Chandos CHAN20287
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Photo à la une : Jean-Efflam Bavouzet –
Photo : © DR