Symphonie-poème

Si l’on a en mémoire pour la Sixième Symphonie de Sibelius l’épure réussie d’Herbert von Karajan et ses Berliner chez Deutsche Grammophon, la proposition de Santtu-Matias Rouvali ne manquera pas de surprendre.

Elle est à comme à revers de leur impeccable calligraphie, et lorsque l’assombrissement paraît soudain, au grave des contrebasses, ce n’est plus une symphonie, mais bien un poème symphonique, une apparition, puis une suite de narrations au travers de chaque mouvement. Passionnant, l’oreille n’est jamais en repos, chef et orchestre faisant entendre maints détails qui transforment l’élégie en conte.

Admirable à leur façon, tout autant dans une Septième granitique de A à Z, couronnement d’un cycle dont les deux derniers volets ont montré une progression certaine.

Impossible que le chef et son orchestre en restent là chez Sibelius. Plus encore que les symphonies, ils auront excellé dans les poèmes, quantités restant à graver, et Kullervo également, probablement même d’autres pièces de La Tempête, puisqu’aussi bien dans leur sélection manque l’incroyable maelström. Prise de son parfaite, la légendaire acoustique de la salle de concert de Göteborg n’y étant pas pour peu.

LE DISQUE DU JOUR

Jean Sibelius (1865-1957)
Symphonie No. 6 en ré mineur, Op. 104
Symphonie No. 7 en ut majeur, Op. 105
La Tempête – sélection
d’après la structure de la
Suite No. 2, Op. 109 No. 3 (extraits : Nos. 1 à 8)

Orchestre symphonique de Göteborg
Santtu-Matias Rouvali, direction

Un album du label Alpha Classics 1130
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Photo à la une : le chef d’orchestre Santtu-Matias Rouvali –
Photo : © DR