La Konzerthalle de Bamberg porte le nom d’un des chefs mythiques de cet orchestre majoritairement constitué de musiciens allemands issus de Bohème, Joseph Keilberth Continuer la lecture de Vers d’autres mondes
Archives par mot-clé : Bamberger Symphoniker
Bohuslav
Revenu à Paris après ce qui sera (mais il ne le sait pas encore) son ultime séjour en Bohème, Bohuslav Martinů s’attela à la « Suite de danse » qu’il avait promise à Samuel Dushkin : on était en août 1938. Une année plus tard, Martinů quittait Paris dans la débâcle, trouvant refuge en en zone libre.
Entre temps la « Suite de danses », commencée par une Toccata assez jazzy, très dans la verve des musiciens de l’École de Paris (tous des immigrés d’Europe centrale) sera devenue cette Suite concertante que le compositeur finira par orchestrer en 1941, ayant perdu tout espoir de revoir jamais sa Bohème. Une nostalgie prégnante s’est installée dans la grand déploiement de l’Andante, mais la suractivité rythmique des années parisiennes endiable un Scherzo un brin méphistophélique, et fait flamboyer un Final virtuose qui siérait à merveille pour un grand concerto : écriture échevelée, orchestre solaire, que Frank Peter Zimmermann, Jakub Hrůša et ses Bamberger magnifient, ajout majeur à leur album des deux Concertos.
Si demain Frank Peter Zimmermann, s’adjoignant Martin Helmchen, allait regarder du côté du Concerto pour violon et piano (H. 342), il pourrait poursuivre sa saga Martinů qui est l’atout majeur de ce nouvel album.
Son impeccable lecture du Concerto de Stravinski (une redite, il l’avait enregistré jeune homme avec Gianluigi Gelmetti), ses Rhapsodies de Bartók si tenues, plus pensées que jouées, se font voler la vedette par cette Méditation que Martinů composa en 1945 et qui devait prendre place dans la version définitive de la Suite : un requiem de six minutes.
LE DISQUE DU JOUR
Igor Stravinski (1882-1971)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur,
K053
Béla Bartók (1881-1945)
Rhapsodie pour violon No. 1, Sz. 87, BB 94 (version orchestrale)
Rhapsodie pour violon No. 2, Sz. 90, BB 96 (version orchestrale)
Bohuslav Martinů
(1890-1959)
Suite concertante en ré majeur, H. 276a
Frank Peter Zimmermann, violon
Bamberger Symphoniker
Jakub Hrůša, direction
Un album du label BIS Records 2657
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Photo à la une : le violoniste Frank Peter Zimmermann –
Photo : © Irène Zandel
Le jeune homme et la mort
Vienne, année 1880, Bruckner avait trouvé son disciple en la personne d’Hans Rott, dont le génie visionnaire éclate au long de sa splendide Première Symphonie, l’œuvre d’un jeune homme de vingt-deux ans. Le solo de trompette Continuer la lecture de Le jeune homme et la mort
Himmlische
La « Pastorale » de Mahler tombe naturellement dans les cordes et plus encore dans les bois des Bamberger Symphoniker, orchestre historiquement composé de souffleurs et de violonistes sudètes, cette minorité allemande des bois et des vallons de Bohème et de Tchéquie ; après la Philharmonie Tchèque, le plus idiomatique des orchestres mahlériens Continuer la lecture de Himmlische
Narcisse et Echo
Monte-Carlo, 26 avril 1911, le rideau des Ballets Russes se lève sur un décor de Léon Bakst, ciel d’azur, saules pleureurs, Arcadie. Serait-ce, avec une année d’avance, déjà Daphnis ? Non. C’est Narcisse et Echo de Nikolai Tcherepnine. Diaghilev avait tourné le dos au ballet de la cour de Saint-Pétersbourg, non sans l’avoir pillé de certains de ses meilleurs éléments. Continuer la lecture de Narcisse et Echo