En 1990, Byron Fidetzis enregistrait la première intégrale des Danses grecques. Nikos Skalkottas s’y réfugia, de 1931 à 1936 dans une sorte de paradis sonore qui l’éloignait des ardeurs modernistes si longtemps partagées avec Dimitri Mitropoulos et Yannis Constantinidis. Se serait-il pris pour Bartók ? Et pourquoi pas ?
Le vaste cahier des 36 Danses est un atelier à ciel ouvert qui expose sa science de compositeur où la modernité n’abdique pas, la virtuosité si complexe de son écriture orchestrale, l’altitude de son inspiration qui saisit tout le spectre expressif des mélodies et des rythmes populaires, tout cela constitue un ensemble majeur, décisif pour la formation de la musique savante grecque, que Byron Fidetzis magnifie plus encore dans sa seconde version, avec les forces athéniennes, saisie avec une telle présence lors du Festival d’Athènes en 2021, rendant justice à ces pages éclairantes qui hantèrent le compositeur jusqu’à sa mort soudaine : Skalkottas les arrangea pour des formations diverses tout au long de son existence.
Et si demain, Melism continuait de se pencher sur l’œuvre de l’autre génie de la musique grecque moderne, Yannis Constantinidis ? Les Suites du Dodécanèse, les Danses grecques, les Danses des Cyclades, pendants du cycle de Skalkottas, l’espèrent.
LE DISQUE DU JOUR
Nikos Skalkottas (1904-1949)
Danses grecques, AK 11,
Cahiers 1 à 3
Ural State Philharmonic Orchestra (version 1990)
Athens Philharmonia Orchestra (version 2021)
Byron Fidetzis, direction
Un coffret de 3 CD du label MLS-CD-042-043-044
Acheter l’album sur Amazon.fr
Photo à la une : le chef d’orchestre Byron Fidetzis, avec l’Orchestre Philharmonia d’Athènes, durant le Festival d’Athènes –
Photo : © Thomas Daskalakis