Messe pour Naples

De son temps du San Carlo de Naples, Rossini quitta la scène pour composer une Messa di Gloria bien nommée, à l’intention de la Confrérie de San Luigi, seule partition sacrée majeure coulée de sa plume dans ses années d’activité : on sait que la Petite Messe solennelle et le Stabat Mater seront composés une fois le théâtre quitté.

Ni Credo, ni Crucifixus, mais des Kyrie et des Gloria, une écriture zénithale et autant de défis pour les cinq solistes : on pourrait se croire à l’opéra, n’était ce chœur si intense, un hiatus d’ailleurs se glisse entre l’écriture sévère de celui-ci et les assauts de virtuosité des chanteurs, en particulier des deux ténors.

Rossini réemploit arias et cabalettes de ses précédents opéras, changeant leurs couleurs harmoniques ; cela suffit à composer une partition étonnante, oubliée probablement à cause de son écriture hautement virtuose, défi relevé avec brio d’abord par Michael Spyres et Lawrence Brownlee, mais dont le plus émouvant passage est pourtant confié à la soprano et à la mezzo : écoutez le Domine Deus.

Antonio Pappano conquerrait-il un nouveau domaine ? Après Guillaume Tell, cette Messa di Gloria le laisse croire.

LE DISQUE DU JOUR

Gioacchino Rossini
(1792-1868)
Messa di Gloria

Eleanora Buratto, soprano
Teresa Iervolino,
mezzo-soprano
Lawrence Brownlee, ténor
Michael Spyres, ténor
Carlo Lepore, basse

Orchestra e Coro dell’Academia Nazionale di Santa Cecilia
Antonio Pappano, direction

Un album du label Warner Classics 5054197234521
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Photo à la une : le chef d’orchestre Antonio Pappano – Photo : © DR