Archives par mot-clé : Supraphon

L’italien de Prague

Rien n’y faisait. Adolescent, si je voulais entendre Les Pins de Rome, j’avais beau essayer Toscanini, Reiner ou Dorati, je revenais toujours à un microsillon Supraphon où un quasi inconnu – en tous cas de moi – dirigeait l’Orchestre Philharmonique Tchèque : Antonio Pedrotti. La magie du Janicule, le mystère plus tendre qu’oppressant des Catacombes, tout y était si naturellement dit – et non dirigé – au point que la musique s’incarnait. Continuer la lecture de L’italien de Prague

L’âme aux cordes

Longtemps, je n’ai vécu qu’avec une version de la Sérénade pour cordes de Tchaikovski, celle justement qui referme le deuxième CD de ce coffret inespéré : en octobre 1964, pour la stéréophonie, Josef Vlach revenait à cette partition Continuer la lecture de L’âme aux cordes

De l’âme tchèque

Deux opus des années trente – joueurs, heureux jusque dans la nostalgie (l’Andantino des Bergerettes, merveille !), où Martinů fait danser archets et clavier – et deux trios en trois mouvements écrits quasiment l’un après l’autre en 1950 et 1951, voilà le bref corpus enfin assemblé sur un seul CD. Continuer la lecture de De l’âme tchèque

Le chant des prés

Leoš Janáček n’est pas si éloigné que cela de Béla Bartók – la musique populaire s’est infusée dans son propre vocabulaire, mieux, les mots ont composé le flux de sa musique, évidemment dans ses opéras, mais aussi dans ses œuvres instrumentales. Les cahiers de « poésies » populaires ― sciemment, il ne les nomme pas « mélodies » ― occupent dans son œuvre une place marginale et pourtant déterminante.

Il a noté très humblement dans deux albums ― « Poésies populaires dans les chants d’Ukvalska » et « Poésies populaires moraves en chansons » ― tout un répertoire de village, refrains et contes, les harmonisant à peine et leur laissant leur caractère dialogué. J’attendais beaucoup de Martina Janková, si versé dans l’interprétation flamboyante des mélodies rurales. Elle respecte à la lettre l’esprit de simplicité des transcriptions, refuse de les sur-jouer, c’est au fond assez bien vu.

Du coup les deux recueils s’égrènent sans drame, on y reconnait quelques thèmes qui serviront à Janáček pour le catalogue de motifs dont son œuvre sera parcourue. Tomáš Král lui donne la réplique, laissant son baryton-basse au vestiaire : il chante le plus souvent dans le haut de sa voix, mots clairs, sentiments éloquents. Je referme l’album, certain que j’y reviendrai.

LE DISQUE DU JOUR

cover janacek jankova
Leoš Janáček (1854-1928)
Poésies populaires d’Hukvaldy en chansons
Poésies populaires moraves en chansons

Martina Janková, soprano
Tomáš Král, baryton-basse
Ivo Kahánek, piano

Un album du label Supraphon SU4183-2
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Photo à la une : La soprano Martina Janková – Photo : © DR