Pour rendre hommage à Josef Suk qui venait de s’éteindre, Supraphon, son éditeur historique auquel il restera farouchement fidèle, ne cédant qu’à Decca par amitié pour Julius Katchen (leurs Brahms sont restés immaculés, intemporels), à EMI Continuer la lecture de Suk de jeunesse
Archives par mot-clé : Sir Adrian Boult
Rêve et cauchemar
1921, Ralph Vaughan Williams fait entrer dans son orchestre tout un paysage, l’animant d’un violon, d’un hautbois, d’une flûte avec l’exactitude d’un peintre Continuer la lecture de Rêve et cauchemar
Symphonie des embruns
Il fallait bien pour aviver le génie visionnaire du jeune Ralph Vaughan Williams la poésie venteuse, le lyrisme rude et conquérant des vers de Walt Whithman. Le plus incroyable reste que le jeune homme haussa sa musique au même niveau de flamboiement Continuer la lecture de Symphonie des embruns
La jeune fille et son œuvre
14 août 1962, Sir Malcolm Sargent entre sur la scène du Royal Albert Hall suivant une jeune fille de seize ans qui empoigne son violoncelle comme un bouclier : Jacqueline du Pré allait réinventer le Concerto d’Elgar, lecture palpitante, archet fantasque, accents suspendus, une liberté folle que Sargent, abonné à l’œuvre (il y aura guidé Paul Tortelier lui-même) accompagne dans chaque foucade, dans chaque rêverie. Concert historique s’il en fut où Londres pouvait enfin acclamer une artiste dont le nom était déjà sur toutes les lèvres.
Cela suffirait pour rendre cet album essentiel, mais s’y ajoute une interprétation en concert (24 novembre 1962) stupéfiante d’une autre œuvre d’Elgar que Sir Malcolm Sargent avait faite sienne (il l’enregistra deux fois), The Dream of Gerontius. Il en fut, devant Boult et Barbirolli, le premier apôtre, illuminant le texte du cardinal Newman d’une spiritualité toute catholique, y mettant des transcendances de lumière, toujours plus versé dans la transfiguration que dans la mort.
Et quel Gerontius il a ! Richard Lewis, souverain, supérieur à son enregistrement en studio pour Barbirolli et même à celui qu’il grava avec Sargent lui-même, offrant des phrasés étreignants : il faut l’entendre dire : « Jesu, Maria, I am near to death ». Quel achèvement, quelle élévation, quel art, quel chanteur !
Marjorie Thomas, fabuleuse comme toujours, John Cameron, noir, mordant, les chœurs – nombreux – qui fulgurent, l’orchestre sonnant un mystère, continuent de rendre ce concert indispensable, à placer tout près du studio de Barbirolli.
LE DISQUE DU JOUR
Sir Edward Elgar (1857-1934)
Concerto pour violoncelle et orchestre en mi mineur,
Op. 85*
The Dream of Gerontius,
Op. 38
Jacqueline du Pré, violoncelle
Richard Lewis, ténor
Marjorie Thomas, mezzo-soprano
John Cameron, baryton
Hudderfield Choral Society
Royal Liverpool Philharmonic Orchestra
*BBC Symphony Orchestra
Sir Malcolm Sargent, direction
Un album de 2 CD du label Pristine Audio PACSC525
Acheter l’album sur le site du label Pristine Classical
Photo à la une : le chef d’orchestre Sir Malcolm Sargent – Photo : © DR
Trésors oubliés
« I am not a machine ! ». Jouant très lentement la Berceuse de Chopin en en variant la tonalité, Guiomar Novaes défend sa liberté artistique et ses exigences de perfection face à l’indifférence du représentant de Vox : elle a déjà assez bien joué l’œuvre comme cela, inutile de reprendre, finira-t-il par asséner Continuer la lecture de Trésors oubliés