Archives par mot-clé : Leoš Janáček

Violon caméléon

À 21 ans, avec sa gueule de gamin, Benjamin Beilman avait signé sous étiquette Analekta une électrisante et poétique lecture des deux Sonates de Prokofiev y ajoutant la Sonate pour violon seul. Une claque ! Cet archet diseur, d’une variété de touches et de traits incroyable Continuer la lecture de Violon caméléon

Le chant des prés

Leoš Janáček n’est pas si éloigné que cela de Béla Bartók – la musique populaire s’est infusée dans son propre vocabulaire, mieux, les mots ont composé le flux de sa musique, évidemment dans ses opéras, mais aussi dans ses œuvres instrumentales. Les cahiers de « poésies » populaires ― sciemment, il ne les nomme pas « mélodies » ― occupent dans son œuvre une place marginale et pourtant déterminante.

Il a noté très humblement dans deux albums ― « Poésies populaires dans les chants d’Ukvalska » et « Poésies populaires moraves en chansons » ― tout un répertoire de village, refrains et contes, les harmonisant à peine et leur laissant leur caractère dialogué. J’attendais beaucoup de Martina Janková, si versé dans l’interprétation flamboyante des mélodies rurales. Elle respecte à la lettre l’esprit de simplicité des transcriptions, refuse de les sur-jouer, c’est au fond assez bien vu.

Du coup les deux recueils s’égrènent sans drame, on y reconnait quelques thèmes qui serviront à Janáček pour le catalogue de motifs dont son œuvre sera parcourue. Tomáš Král lui donne la réplique, laissant son baryton-basse au vestiaire : il chante le plus souvent dans le haut de sa voix, mots clairs, sentiments éloquents. Je referme l’album, certain que j’y reviendrai.

LE DISQUE DU JOUR

cover janacek jankova
Leoš Janáček (1854-1928)
Poésies populaires d’Hukvaldy en chansons
Poésies populaires moraves en chansons

Martina Janková, soprano
Tomáš Král, baryton-basse
Ivo Kahánek, piano

Un album du label Supraphon SU4183-2
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Photo à la une : La soprano Martina Janková – Photo : © DR

De l’un à l’autre

Stephen Hough aime les propositions aventureuses comme il l’a si souvent illustré avec ses « Pianos Albums ». Des récitals ? Non, des voyages. Cette fois, il établit une correspondance imaginaire entre Alexandre Scriabine et Leoš Janáček Continuer la lecture de De l’un à l’autre

Au secret

Les deux opus de Janáček sont devenus au fil de l’enregistrement digital un point de passage obligé pour tous les quatuors : la complexité du discours, la profusion des arrière-plans, l’étrangeté même de l’écriture, tout les inscrit au sommet des quatuors du XXe siècle et leur rayonnement s’est étendu bien au-delà de la tradition des formations tchèques. Continuer la lecture de Au secret