Archives par mot-clé : Henryk Szeryng

Ferveur

Pour Hans Rosbaud, ce parangon de la musique de son temps dont le style de direction d’orchestre si clair influença Pierre Boulez, le grand répertoire était un devoir : à la tête de son orchestre de la Sudwestfunk il se devait de présenter au public Beethoven, Brahms, Schubert, Mozart, Haydn, Bruckner même, en les mâtinant de Berg et de Schönberg. Continuer la lecture de Ferveur

Jeune Pologne

Le couplage est inédit, mais d’une logique imparable, et évident musicalement : le grand Concerto pour violon que Mieczysław Karłowicz écrivit en 1902, et par lequel il sacrait dans un opus flamboyant la tradition romantique, permit à Szymanowski de rompre les amarres Continuer la lecture de Jeune Pologne

Grand écart

Franziska Pietsch avait signé une version stupéfiante des Sonates, la voici abordant les Concertos du même archet tranchant et plein, moins vert, moins âpre. L’orchestre embellirait-il sa sonorité naturellement mordante ?

Pour les moments éthérés du Premier Concerto que Prokofiev Continuer la lecture de Grand écart

Concert du Nord

Disque improbable, du moins il semblerait à première vue, mais il suffit de quelques minutes, de ce début de la Symphonie espagnole où flamboie le violon si stylé de Svetlin Roussev, où se cambre un orchestre ardent emmené avec quasiment de la morgue par Jean-Jacques Kantorow pour comprendre qu’on tient une perle. Et comment cela est enregistré !

Pour la Symphonie espagnole, dont Svetlin Roussev joue l’édition en cinq mouvements, c’est simplement une des plus éloquentes versions que j’ai entendues depuis la légendaire gravure d’Henryk Szeryng à Chicago avec Walter Hendl. Le jeu sombre du soliste s’y équilibre avec la fantaisie d’un orchestre tonnant et mobile, et lorsque l’archet devient funambule dans le Scherzando, quelle ivresse, quel charme fou. Vraiment qu’un tel violoniste ne soit pas plus fêté, et surtout plus enregistré, m’étonnera toujours.

Le disque se poursuit chez un autre enfant du Nord, Albert Roussel, avec une lecture coruscante du génial Concert pour petit orchestreKantorow et ses musiciens font aussi bien que jadis faisait Pierre Dervaux dans un de ses disques les plus méconnus (avec Colonne, une mémorable Deuxième Symphonie complétait le programme), mais c’est à la fin de l’album que paraît une perle noire : la meilleure version jamais gravée du Concerto pour piano, emmené de main de maître par Alain Raës qui enregistra jadis pour Solstice une intégrale de l’œuvre pour clavier du compositeur du Festin de l’araignée, dont j’espère tant la réédition.

LE DISQUE DU JOUR

Édouard Lalo (1823-1892)
Symphonie espagnole en ré mineur, Op. 21
Albert Roussel (1869-1937)
Concert pour petit orchestre, Op. 34
Concerto pour piano, Op. 36

Svetlin Roussev, violon
Alain Raës, piano
Orchestre de Douai-Région Hauts-de-France
Jean-Jacques Kantorow, direction

Un album du label Arcantus ARC16006
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Photo à la une : © DR