Archives par mot-clé : Andras Schiff

François Dumont et ses Bach rayonnants

Les aventures d’Artalinna continuent à Neumarkt in der Oberpfalz, et dans cette prestigieuse et éblouissante acoustique de l’Historischer Reitstadel où, par le passé, passèrent des musiciens tels qu’Alfred Brendel – les enregistrements Schubert chez Philips réalisés en 1987-88 -, Christian Zacharias (la fameuse intégrale Mozart pour Electrola en 1984), Zoltan Kocsis Continuer la lecture de François Dumont et ses Bach rayonnants

Vers la grande aventure

Départ matinal ce lundi 3 février, aux alentours de 5h45 en partance de la gare du Nord pour un Thalys vers Bruxelles, afin de rejoindre en compagnie de Frédéric Briant, ingénieur du son, l’Allemagne pour une session d’enregistrement d’une durée de trois semaines et demie, au cœur du célèbre Historischer Reitstadel, à Neumarkt (en fait, Neumarkt in der Oberpfalz), dans le Nord de la Bavière. Cette petite ville accueille régulièrement de grands pianistes, soit pour des enregistrements, soit pour des concerts. Continuer la lecture de Vers la grande aventure

Concert Kozena – Schiff à Londres (Wigmore Hall)

Le jeudi 4 février, deuxième de mes journées londoniennes, Magdalena Kožená et András Schiff donnaient un récital au Wigmore Hall.

Très beau lieu, presque secret, étroit – l’un de ces lieux, aussi, où l’acoustique présente quelques défauts par sa réverbération excessive, qui tend à brouiller les intentions des interprètes. Ce soir-là, les deux musiciens avaient organisé leur programme autour de la mélodie tchèque, celle des Janáček, Dvořák, que la mezzo-soprano a déjà défendue en studio à plusieurs reprises (Songs my mother taught, Love Songs).

L’écoute régulière des derniers albums de la mezzo-soprano (Haendel, Vivaldi), en compagnie du Venice Baroque Orchestra et d’Andrea Marcon, m’a définitivement convaincu de la froideur expressive de ce timbre ambré. La vocalisation toujours parfaite, la maîtrise assez impeccable des registres ne dissimulent pas tout à fait une faible imagination poétique.

Étonnant de voir en effet une cantatrice si peu soucieuse de transmettre les subtilités de sa langue, l’ironie, le sarcasme, la naïveté de ces miniatures littéraires. Magdalena Kožená chante fort, toute engagée dans une déclamation aussi peu nuancée que caractérisée.

Où sont les paysages et les atmosphères ? Peut-on interpréter des mélodies de Janáček sans souligner l’invention perpétuelle de la prosodie et des couleurs ? Peut-on jouir des ballades narratives de Dvořák sans ressentir toute l’ironie tendre qu’y met en réalité le compositeur ?

Bref, un concert légèrement monotone, heureusement sauvé par l’interprétation de Dans les brumes de Janáček par András Schiff, vision à la fois hautaine, implacable et richement colorée.

Photo : (c) DR