C’est entendu, le visage musical savant du Brésil aura pris les traits d’Heitor Villa-Lobos, celui du Mexique ceux de Carlos Chávez. Le coffret, aussi généreux qu’inattendu, où Sony rassemble toutes les gravures Columbia du compositeur dirigeant ses oeuvres Continuer la lecture de L’Aztèque
Ode mariale
En février 2019, la Chapelle Royale résonnait de fulgurantes Vêpres à la Vierge, Monteverdi investissait le temple du Grand Siècle sous la conduite ardente de Raphaël Pichon. Ceux qui étaient présents ont gardé de cette aventure des souvenirs pour la vie Continuer la lecture de Ode mariale
2 X 5
Manfred Honeck insiste : pour Exton, il avait déjà autorisé la publication d’une Cinquième Symphonie de Tchaikovski enregistrée en concert le 14 mai 2006. Il s’apprêtait alors à inaugurer son magister à la tête du Symphonique de Pittsburgh. Seize années plus tard Continuer la lecture de 2 X 5
Sacro-profano
Giovanni Legrenzi fut à Venise ce trait d’union entre les Anciens et les Modernes. Il avait hérité sa science vocale de l’âge d’or des madrigalistes, Caldara comme Vivaldi furent ses élèves, apprenant d’abord du compositeur d’opéra alors même que son génie s’employa autant à la musique spirituelle.
Sous sa plume aussi inspirée qu’habile la frontière entre le profane et le sacré est ténue, Rinaldo Alessandrini l’a bien compris, mettant le même théâtre aux admirables madrigaux qui se souviennent des raffinements de Luzzasco Luzzaschi, comme à la Litanie ou à l’icone dorée de l’admirable Salve regina : on se trouve transporté dans les ténèbres joaillières de San Marco, grâce aussi à la prise de son qui simule l’acoustique d’une église (alors que l’enregistrement fut effectué au Studio 3 du Parco della Musica de Rome). Disque idéal pour approcher cet univers où l’écriture polyphonique déploie de fabuleux lacis harmoniques.
Vous pourrez aller ensuite à cette Mort du cœur pénitent, théâtre des passions et du repentir, du péché et de l’absolution. La nouvelle proposition d’Olivier Fortin décale le propos après celle, plus appuyée, d’Andrea Marcon et de ses Sonatori (Divox). Dès la Sinfonia, recueillie, belle comme une prière, on entre dans la parabole spirituelle.
Ce cœur mis à nu bat aux tempos de sa pénitence, Olivier Fortin et ses amis instrumentistes entourant le Pêcheur avec d’infinies subtilités où les cordes pincées mettent leurs gouttes d’or pur. Chanteurs magnifiques, à commencer par le Peccatore, de Raffaele Giordani, dont le ténor de fort caractère à un petit côté Orfeo, mais comment ne pas entendre que le chant stylé et historiquement informé de Cristina Fanelli et d’Hana Blažíková, celui aussi du trio des voix masculines du Coro di pene trouvent cet équilibre fragile entre piétisme et expressionisme qui faisait défaut à la lecture uniment opératique d’Andrea Marcon ? Ici, l’itinéraire spirituel de l’âme rayonne dans ce théâtre de l’intime, cœur d’une partition secrète, plus fascinante à mesure des écoutes.
LE DISQUE DU JOUR
Giovanni Legrenzi
(1626-1690)
Alma redemptoris mater
Albescite flores, virescite frondes
Qui non renuntiat omnibus
Ave, regina caelorum
Obstupescite caelites,
obmutescite angeli
Quis ascendit in montem
sanctum sion?
Lettanie
Exultemus omnes et laetemur, filiae ierusalem
Adoramus te, sanctissimam crucem
Regina caeli laetare
Expergiscimini mortales, surgite a somno
Venite omnes, currite populi
Salve regina, mater misericordiae
Concerto Italiano
Rinaldo Alessandrini, direction
Un album du label naïve classique OP30579
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Giovanni Legrenzi
(1626-1690)
La morte del cor penitente
Raffaele Giordani, ténor
(Le pêcheur)
Cristina Fanelli, soprano
(La Pénitence)
Hana Blažíková, soprano (L’espérance)
Le chœur des peines
William Shelton, contre-ténor
Manuel Nuñez Camelino, ténor
Romain Bockler, basse
Ensembles Masques
Olivier Fortin, direction
Un album du label Alpha Classics 975
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Photo à la une : le compositeur Giovanni Legrenzi (XVIIIe siècle) –
Photo : © Civico museo bibliografico musicale in Bologna
Méditerranée
La belle idée, faire pencher le romain Frescobaldi vers la pointe de la botte ! Evidemment Francesco Corti ne va pas prendre pour l’armature de son récital, dans le plus roide, le plus savant des pages coulées de la plume Continuer la lecture de Méditerranée