Tout Régine Crespin ? Du moins tout ce qu’elle aura confié officiellement au disque hors ses rôles intégraux pour Decca et Deutsche Grammophon et le tardif bouquet de mélodies pour CBS, Warner assemblant les fonds EMI Continuer la lecture de Le chant français
La glace et le feu
Fortune considérable pour le Concerto de Benjamin Britten, longtemps boudé par les violonistes, plébiscité depuis quelques années par les meilleurs archets de la nouvelle génération. Arabella Steinbacher y venant aujourd’hui ajoute soudain son jeu hautain Continuer la lecture de La glace et le feu
Carmen au lac
Ah ! que voulez-vous, on est à Bregenz, et pas dans le théâtre moderne réservé aux ouvrages moins courus, mais sur le lac où se dresse pour Carmen l’épouvantable et donc fatalement unique décor de la production Continuer la lecture de Carmen au lac
Pour l’amour de Saint-Saëns
Nelson Freire n’a pas enregistré officiellement le 2e Concerto de Camille Saint-Saëns, partition qu’il défend depuis longtemps, y mettant son clavier large et chantant, mais aussi un style classique, un pianisme suprêmement élégant où s’évoque le souvenir de Cortot. VAI avait révélé un film de la Radio Suisse Italienne où sous la baguette avisée de David Shallon, on le voyait magnifiant l’écriture de cette œuvre qui commence chez Bach et finit chez Offenbach, l’unifiant, lui ôtant toute bizarrerie.
Idem dans cette bande du RIAS, captation somptueuse datée du 16 mars 1986, dont Ádám Fischer enlève d’un geste un orchestre bien plus brillant que celui dont usait Shallon, donnant des ailes à son pianiste qui fait sonner l’écriture de Saint-Saëns en la délivrant d’un certain « jeu français ».
C’est assez imparable, constitue un ajout essentiel à la discographie trop modeste de ce génie du piano, tout comme les pièces enregistrées dans une très probe monophonie en 1966 – il avait vingt-deux ans – qui montrent déjà son art de timbrer, la logique de son discours, un charme inné dans les Grieg qu’il corsette pourtant tel un esthète, un sens du tragique mais tenu dans une Deuxième Polonaise de Liszt que Claudio Arrau n’aurait pas démenti. Quel style, quelle éloquence sans appui !
Feu d’artifice au final avec deux Rhapsodies hongroises jouées dans toute la profondeur du clavier, cambrées, cabrées, magiques là encore par le goût absolu, la digitalisé souveraine et cette indolence dans les pires folies techniques qui laissent tout chanter et résonner. Album à thésauriser, mais pourquoi l’éditeur a-t-il laissé de côté les autres pièces de ce récital radiophonique du 2 juin 1966 ? Mystère qui veut être éclairci.
LE DISQUE DU JOUR
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en sol mineur, Op. 22
Edvard Grieg (1843-1907)
6 Pièces lyriques, Cahier No. 3, Op. 43 (2 extraits : II. Ensom vandrer, IV. Liten fugl)
8 Pièces lyriques, Cahier No. 1, Op. 12 (2 extraits : V. Folkevise, VI. Norsk)
6 Pièces lyriques, Cahier No. 5, Op. 54 (1 extrait : I. Gjetergutt)
Franz Liszt (1811-1886)
Rhapsodie No. 5 en mi mineur, S. 244/5 « Héroïde-élégiaque »
Rhapsodie No. 10 en mi majeur, S. 244/10 « Prélude »
Polonaise No. 2 en mi majeur, S. 223
Nelson Freire, piano
Radio-Symphonie-Orchester Berlin
Ádám Fischer, direction
Un album du label Audite 95742
Acheter l’album sur le site du label Audite, sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : © DR
Radical Dvořák
Voici deux ans les membres du Quatuor Pavel Haas relisaient drastiquement les deux Quatuors de Smetana. Aujourd’hui, ils reviennent à Dvořák, illustré à leurs débuts chez Supraphon et dans leur première formation Continuer la lecture de Radical Dvořák