Archives par mot-clé : Symphonie No. 9

Année Bruckner

Juin 2016, Chicago, Riccardo Muti parvient aux dernières mesures de l’Adagio de la 9e Symphonie d’Anton Bruckner, ce cercle éternel que le silence peine à dissoudre. Quelle émotion !, que je n’avais plus ressentie depuis qu’un autre chef d’orchestre italien Continuer la lecture de Année Bruckner

Retour aux sources

Decca, publiant en intégrale les Symphonies de Mahler selon Sir Georg Solti, en retrancha les premières gravures londoniennes, mes favorites, assemblant une somme disparate de dates mais unifiée par le seul Orchestre Symphonique de Chicago.

Decca a réédité, dans un son correct la Résurrection de mai 1966 Continuer la lecture de Retour aux sources

Panthéisme

Longtemps l’unique titre de gloire de Siegmund von Hausegger fut d’avoir gravé en 1938 le premier enregistrement de la 9e Symphonie de Bruckner dans l’état où le compositeur l’avait laissée plutôt que dans la réalisation de Ferdinand Löwe Continuer la lecture de Panthéisme

Danse avec la mort

7 décembre 1987, Laiezhalle, Hambourg, Kurt Sanderling, soixante-quinze ans, revient à la 9e Symphonie de Gustav Mahler. Georges Sebastian, dont il fut l’assistant à la Radio de Moscou, lui avait fait découvrir cette œuvre dans une partition annotée par Bruno Walter : il n’était alors pas question de diriger Mahler en U.R.S.S., Staline se serait étouffé, Sanderling ne le fera d’ailleurs qu’une fois installé à Berlin-Est, gravant plus tardivement encore les trois opus ultimes : sa version du Chant de la Terre, avec l’immense Birgit Finnilä, est aussi peu connue que mémorable, sa lecture objective de la 10e Symphonie fascinait Rudolf Barshaï, son premier enregistrement de la 9e Symphonie au disque, si distant, déconcertait. Il allait plus loin dans l’œuvre à la BBC en concert, alors qu’y revenant au studio avec le Philharmonia, l’épure s’imposait trop.

La publication assez inespérée de ce concert hambourgeois montre à quel point la logique de sa direction l’éloigne justement du geste lyrique de Bruno Walter : cet orchestre minéral fait plutôt songer à celui qu’y déployait Klemperer, alors que la maîtrise de la forme, la compréhension immédiate des arcanes du texte ne se retrouve selon moi que chez Michael Gielen.

En 1987, au sommet de son art, tout semble évident dans cette musique pour Sanderling, le geste est fulgurant, le pathos disparaît derrière le feu roulant d’un orchestre impérieux, conquérant, où déjà s’immiscent les paysages stupéfiants de la 10e Symphonie. C’est la musique de l’avenir qui se déroule dans le fugato de la flûte et du cor, et dans toute le vaste Adagio, porte ouverte sur un cosmos silencieux qu’Abbado lui aussi trouvera. Mais les deux scherzos sont à l’opposé, univers noirs, fermés, acides, persiffleurs, le chef danse avec sa mort, lui tient la dragée haute, combat terrible que Mahler n’aurait pas pu imaginer entendre à ce degré de réalisme sonore.

Oui, Sanderling fut un génie, et sa rencontre avec cette symphonie ce soir-là à Hambourg, un moment historique.

LE DISQUE DU JOUR

cover mahler 9 sanderling ndr profilGustav Mahler (1860-1911)
Symphonie No. 9

NDR-Sinfonieorchester
Kurt Sanderling, direction

Un album du label Hänssler/Profil PH17007
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Photo à la une : © DR