Il y a comme cela des mystères dans l’édition phonographique : la toute première intégrale de l’œuvre d’orgue de Bach enregistrée par Marie-Claire Alain dormait dans les archives Continuer la lecture de La grâce et le feu
Archives de catégorie : Discophilia. Les chroniques de Jean-Charles Hoffelé
Jean-Charles Hoffelé nous raconte ses écoutes, ses coups de coeur, ses déambulations dans la grande histoire de l’enregistrement du disque classique
Instrumentarium
Un premier volume m’avait transporté, le second itou. Tant d’intégrales des Sonates pour violon et piano de Beethoven excellent parmi une discographie si abondante Continuer la lecture de Instrumentarium
Eusebius
Natalia Ehwald a de la suite dans les idées, elle remet face à face Schubert et Schumann, comme elle l’avait fait en son premier album qui contrastait la Sonate D. 894 et les Kreisleriana Op. 16. Ce doublé fascinant s’éclaire encore ici par la grâce singulière du jeu de cette pianiste inspirée. Continuer la lecture de Eusebius
L’autre Strauss
Ainsi parlait Zarathoustra, Une vie de héros, la Symphonie alpestre ? Non. Chez Richard Strauss, Ferenc Fricsay, outre qu’il ne toucha pas aux opéras, en resta aux premiers opus fulgurants Continuer la lecture de L’autre Strauss
Hommage flamboyant
Sir Thomas Beecham choisissait son répertoire. Ennemi des intégrales, il herborisait chez ses compositeurs favoris plus ou moins : plus pour Delius, moins pour Brahms. Pourtant, ses nombreuses interprétations – au studio ou en concert – de la Deuxième Symphonie montraient mieux que des affinités, du génie. Aucune trace d’une autre des quatre symphonies ? Si, la Troisième à New York, avec le Symphony of the Air, pour un concert en hommage à Arturo Toscanini, le 23 janvier 1957.
Incroyable coulée de lave soulevée appassionato par un volcan qui éructe : c’est Beecham lui-même encourageant, à force d’éclats de voix et de coups de talon sur l’estrade, des musiciens qui se surpassent. Mais qui oserait faire aujourd’hui la Troisième de Brahms ainsi, y prendre de tels risques, y imposer une urgence aussi fulgurante ? Seigneur !, Sir Thomas avait mangé du lion ce jour-là, comme le prouve aussi une Marche troyenne invraisemblable où, à nouveau, il donne de la voix, galvanisant les cuivres.
Soirée de folie, vraiment très peu funèbre. L’hommage était probablement dans l’ardent modelé qui fait frémir un somptueux Dernier printemps de Grieg, prélude à l’éruption cataclysmique. Inouï, insensé, inoubliable et enfin révélé.
LE DISQUE DU JOUR
Edvard Grieg (1843-1907)
Letzter Frühling
(No. 2, extrait des « 2 Mélodies élégiaques, Op. 34 », orch. Grieg)
Johannes Brahms
(1833-1897)
Symphonie No. 3 en fa majeur, Op. 90
Hector Berlioz (1803-1869)
Marche troyenne, H. 133B
Symphony of the Air
Sir Thomas Beecham, direction
Concert à la mémoire d’Arturo Toscanini, New York, 23 janvier 1957
Un album du label St Laurent Studio YSL 765-T
Acheter l’album sur le site du label www.78experience.com
Photo à la une : Le chef d’orchestre Sir Thomas Beecham – Photo : © DR