Dietrich Fischer-Dieskau trouva durant les années quatre-vingt en Orfeo un éditeur attentif à son souhait de parfaire encore le grand projet de sa vie de chanteur : engranger une anthologie Continuer la lecture de Entre deux guerres
Archives de catégorie : Discophilia. Les chroniques de Jean-Charles Hoffelé
Jean-Charles Hoffelé nous raconte ses écoutes, ses coups de coeur, ses déambulations dans la grande histoire de l’enregistrement du disque classique
Grand violon
Un premier album Bach, partagé entre Concertos et Partita, m’avait laissé bouche-bée. Daniel Lozakovich avait tout pour lui, et d’abord une manière de jouer hors du temps, classique, avec une plénitude de son qui rappelait Oïstrakh. Les comparaisons sont toujours Continuer la lecture de Grand violon
Bons souvenirs de Philadelphie
Le timbre d’argent qui ouvre le premier volet du chef-d’œuvre choral de Rachmaninov, Les Cloches, résonne dans l’aigu du clavier avant que tout le meuble n’y fasse résonner l’orchestre Continuer la lecture de Bons souvenirs de Philadelphie
Simplicité
Le génie ingénu que Mozart aura mis à ses sonates pour pianoforte rayonne dans l’Allegro qui ouvre la Sonate en si bémol majeur. Si l’on y force le son, c’est un peu Beethoven qui risquerait de paraître dans la diction du second thème. Non, il ne faut pas, il faut jouer cela comme si on le lisait à l’improviste.
Certainement, Anne Queffélec aura longtemps songé à ce début difficile car au fond trop simple, et puis elle l’aura joué, laissant faire la musique, se rendant à elle. C’est assez bouleversant cette simplicité si intime, ce naturel qui touche au cœur. Il faut dire que pour Mozart elle a toujours un don du bon Dieu, sa main fine, élégante, qui sait faire sonner sans frapper, est faite pour ce clavier de lumière. Tout le disque s’effeuille dans ce mi conversation-mi confession, et lorsque le ton vient au mode mineur, c’est une inquiétude légère mais précise qui vient ombrer les phrases. Quel art de faire passer tout dans un geste qui effleure et les sentiments et les notes.
Trois sonates, écoutez comment chantent l’Andante de la si bémol et son petit théâtre d’ombres cantabile, l’Adagio de la fa majeur comme caressé d’une nostalgie onirique … si ce n’est pas La Comtesse qui chante dans ce piano !
La Sonate « Alla Turca » peut être un piège. Anne Queffélec sait que la vraie merveille est le Tema con variazione, Mozart y est sur une corde raide, c’est une musique délicieuse certes, mais surtout d’une profondeur de sentiments que les variations doivent montrer et non masquer : pas un divertissement. La fête, le Finale façon janissaire s’en chargera. Anne Queffélec le stylise, le croque, en doigts fins, avec de tendres ironies.
Même si ce que je voudrais d’elle serait d’abord l’intégrale des Concertos, comment ne pas faire fête à ce beau disque où elle est tout entière ?
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Sonate pour piano No. 11 en la majeur, K.331/300i
Sonate pour piano No.12 en fa majeur, K.332/300k
Sonate pour piano No.13 en si bémol majeur, K.333/315c
Anne Queffélec, piano
Un album du label Mirare MIR426
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Photo à la une : la pianiste Anne Queffélec – Photo : © DR
Tropisme Karłowicz
C’est une injustice à laquelle je ne me résous pas : l’œuvre charnière que représente le catalogue relativement bref de Mieczysław Karłowicz dans l’histoire de la musique polonaise du XXe siècle reste ignoré hors de Pologne : au concert Continuer la lecture de Tropisme Karłowicz