Archives par mot-clé : Bamberger Symphoniker

Panthéisme

Longtemps l’unique titre de gloire de Siegmund von Hausegger fut d’avoir gravé en 1938 le premier enregistrement de la 9e Symphonie de Bruckner dans l’état où le compositeur l’avait laissée plutôt que dans la réalisation de Ferdinand Löwe Continuer la lecture de Panthéisme

Le chef-d’œuvre incompris

9 juin 1932 : Karol Szymanowski met un point final à sa Quatrième Symphonie. Une symphonie, vraiment ? Même en l’intitulant Symphonie concertante, et malgré ses trois mouvements, c’est un poème de sons, où le piano est à égalité avec l’orchestre Continuer la lecture de Le chef-d’œuvre incompris

Le chant de Toblach

J’espérais bien que Jonathan Nott, auteur d’une remarquable intégrale des Symphonies de Mahler où les Bamberger Symphoniker se surpassèrent et que Tudor vient de réunir dans un beau coffret, nous offrirait son Lied von der Erde. D’ailleurs Continuer la lecture de Le chant de Toblach

L’intégrale inaperçue

Prenant ses fonctions de directeur musical des Bamberger Symphoniker, Jonathan Nott avait clairement annoncé sa volonté de mener à bien avec son nouvel orchestre une intégrale des Symphonies de Gustav Mahler.

Heureusement, un éditeur l’aura suivi dans ce projet un rien risqué alors que tant de cycles Mahler avaient ou devaient paraître : Wladek Glowacz pour son label Tudor aura patiemment édité chaque écho du cycle de 2003 à 2010, l’orchestre retournant au studio après l’expérience du concert, si ce n’est pour la Troisième Symphonie enregistrée en concert.

A Bamberg, Jonathan Nott savait qu’il trouverait un orchestre parlant la langue naturelle du compositeur austro-morave. Initialement formé par des musiciens allemands issus de Tchécoslovaquie, les Sudètes, les Bambergeois possèdent une nature sonore proche de celle de la Philharmonie Tchèque : les timbres des bois et des vents tombent exactement dans la poésie musicale que cherche le compositeur.

Armé de cette sonorité quasiment philologique, Nott s’employa à débarrasser les Symphonies de l’expressionnisme dont elles avaient été affublées depuis le « Mahler revival » des années soixante, jouant le texte pour le texte, avec une précision fanatique. En bien des points, son intégrale peut se comparer à celle de Pierre Boulez, mais le fait d’avoir un seul orchestre unifie le discours et renforce le propos.

Impossible de détailler cette somme, si cohérente, si aboutie, l’ensemble laisse une impression de maîtrise, la hauteur du propos qui refuse toute anecdote élève le discours mahlérien jusqu’à une certaine abstraction, écoutez seulement la Neuvième Symphonie pour vous en convaincre. Fidèle aux sources originales, Jonathan Nott n’aura pas même gravé l’Adagio de la 10e Symphonie. Puisse-t-il revenir à Bamberg pour l’ajouter en coda de son parfait ensemble, avec Das Lied von der Erde.

LE DISQUE DU JOUR

mahler-box-nott-tudorGustav Mahler
(1860-1911)
Symphonie No. 1, « Titan »
Symphonie No. 2,
« Résurrection »

Symphonie No. 3
Symphonie No. 4
Symphonie No. 5
Symphonie No. 6, « Tragique »
Symphonie No. 7,
« Le Chant de la Nuit »

Symphonie No. 8, « Symphonie des Mille »
Symphonie No. 9

Mojca Erdmann, Michaela Kaune, Marisol Montalvo, Anne Schwanewilms, Manuela Uhl, sopranos
Janina Baechle, Lioba Braun, Mihoko Fujimura, mezzo-sopranos
Stefan Vinke, ténor
Albert Dohmen, Michael Nagy, baryton-basses

Bamberger Symphoniker
Jonathan Nott, direction

Un coffret de 12 CD du label Tudor 1670
Acheter l’album sur le site du label Tudor, sur le site www.uvmdistribution.com, ou sur Amazon.fr

Photo à la une : © DR