Archives par mot-clé : Warner Classics

Modern Style

Choisir est l’un des objets de l’art de Piotr Anderszewski : Sur un sentier recouvert de Janáček oui, mais le Second cahier seulement, des Mazurkas de Szymanowski, mais pas tout l’Opus 50. Ce qui pour le mélomane pourra, sur le papier, sembler frustrant, s’efface à l’audition. Continuer la lecture de Modern Style

Danse funèbre

Que l’on ne croit pas le titre de ce papier. L’œuvre la plus ouvertement noire de ce disque que l’on classera à Ravel est emporté dans un clavier absolument solaire, dont les vertiges érotiques, les grands gestes d’un piano absolument orchestral Continuer la lecture de Danse funèbre

Les La mineur

Les esprits chagrins maugréent devant le couplage classique des deux concertos romantiques en la mineur, pour moi c’est une madeleine, Geza Anda, les Berliner Philharmoniker, Rafael Kubelik furent mes premiers et dans la mémoire de bien des discophiles, les deux opus sont devenus indissociables, l’un éclairant l’autre, disposés chacun à l’alpha et à l’oméga de l’apogée du Romantisme.

Elisabeth Leonskaja ne craint pas de les réunir à nouveau, les différenciant avec art malgré l’unité de style qu’elle y met. Son Schumann ne refuse pas les élans, et dans le corps des accords, dans ce grand piano passent plus d’une fois l’ombre, et surtout la plénitude de Brahms, dont elle fut au sommet de son art une interprète majeure des Concertos. Grand jeu, grand style, sans une once d’atermoiement, mais avec un lyrisme qui s’affirme dans une cadence d’une maîtrise bluffante. Les Lucernois sont à son diapason, épiques, concentrés, mariant idéalement leurs timbres sombres à ceux si boisés d’un admirable piano hélas non documenté.

Pas un gramme de sentiment dans le Grieg, que tant auront pris en dessous de son espressivo empli de paysages, n’y entendant pas la grande ballade épique que la pianiste y magnifie dans l’ampleur de ses phrasés, le jeu altier, une sorte de sévérité sans raideur qui fait chanter l’Allegro molto de l’intérieur et donnera au Finale son ton de grand caprice un peu fantasque, sans jamais que rien n’y racole, d’autant que les timbres opulents des souffleurs et le geste sans rubato du chef le font avancer droit.

Le plus beau moment du disque ? L’Adagio du Grieg, rêve éveillé d’une limpidité hypnotique, où tout l’art de cette pianiste pour les pianistes paraît.

LE DISQUE DU JOUR

Robert Schumann
(1810-1856)
Concerto pour piano et orchestre en la mineur, Op. 54
Edvard Grieg (1843-1907)
Concerto pour piano et orchestre en la mineur, Op. 16

Elisabeth Leonskaja, piano
Luzerner Sinfonieorchester
Michael Sanderling, direction

Un album du label Warner 5954197837838
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Photo à la une : la pianiste Elisabeth Leonskaja – Photo : © Marco Borggreve

Portrait de l’artiste en jeune homme

Venues du silence, les premières mesures de la Sonate « Fantaisie » de Schubert étonnent. Est-ce Rudolf Serkin qui leur donne cette gravité sans affectation ? Non un jeune homme d’à peine vingt ans, qui la place en coda de son « debut recital » Continuer la lecture de Portrait de l’artiste en jeune homme