Archives par mot-clé : Jascha Heifetz

De l’éloquence

Peu de violonistes auront su saisir dans leur archet la vaste rapsodie tempétueuse et nostalgique du Concerto pour violon de Sir Edward Elgar, Jascha Heifetz passant lui-même magnifiquement à côté de l’œuvre.

Nicola Benedetti s’y engage avec le feu que je lui connais Continuer la lecture de De l’éloquence

L’ombre d’Heifetz

Heifetz se fit le champion des deux concertos réunis ici par Baiba Skride : son archet voluptueux et brillant se glissait dans l’un comme dans l’autre avec une évidence telle qu’on n’avait pas le sentiment qu’il les jouait, mais plutôt qu’il en respirait les musiques Continuer la lecture de L’ombre d’Heifetz

Ultime Schubert

Programme mi charme mi sérieux pour le second album d’Aleksey Semenenko dont j’avais tant aimé le premier opus. Trois pièces de divertissement occupent le centre du disque, son archet virtuose y flamboie avec insolence dans le « caprice » que Mario Castelnuovo-Tedesco Continuer la lecture de Ultime Schubert

Concerto-confession

Le grand Concerto pour violon qu’Edward Elgar écrivit en 1909 pour Fritz Kreisler reste un mystère pour bien des violonistes : Jascha Heifetz s’y perdit, alors que Campoli en trouva d’emblée la lyrique effusive. Rachel Barton Pine semble lui emboîter le pas par son jeu si physique, mais en accord subtil avec la battue d’Andrew Litton, elle y ajoute une compréhension intime du grand rubato qu’Elgar distille tout au long de son œuvre, élément essentiel de sa grammaire.

Si l’on joue cette partition sans en varier les temps musicaux, elle meurt sous vos doigts, ici elle chante et se pâme, s’envole et se replie, plane et s’élève. Un violon ? Un oiseau, comme si l’alouette de Vaughan Williams était née de ce concerto, s’en était envolé cinq ans plus tard.

De bout en bout, ce violon ose des phrasés inouïs de lyrisme, un jeu subtilement modelé jusque dans les éclats, une ferveur parcourt l’archet de Barton Pine, comme l’orchestre qui l’enserre ou la transporte, c’est une tout grande version de l’œuvre, l’une des plus radicales et peut-être la plus juste que j’en ai entendue depuis les propositions flamboyantes de Dmitri Sitkovetsky et de Pinchas Zukerman.

La même intensité physique imprime au Premier Concerto de Bruch une urgence sombre qui me fait espérer que cette violoniste magnifique poursuivra en enregistrant la Fantaisie écossaise et les autres concertos.

LE DISQUE DU JOUR

Sir Edward Elgar (1857-1934)
Concerto pour violon et orchestre en si mineur, Op. 61
Max Bruch (1838-1920)
Concerto pour violon et orchestre No. 1 en sol mineur, Op. 26

Rachel Barton Pine, violon
BBC Symphony Orchestra
Andrew Litton, direction

Un album du label Avie Records AV2375
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Photo à la une : © DR

Un génie

L’industrie phonographique vous réserve parfois de ces surprises ! Déballant un colis de disques, j’y trouve un coffret de dix CD consacrés à l’art de Váša Příhoda. Si vous ne connaissez pas ce violoniste tchèque, attendez-vous à une sacrée révélation. Les amateurs de violon le tiennent pour un des plus grands virtuoses du XXe siècle, dont l’intonation parfaite, la plénitude sonore, la pure beauté instrumentale du jeu le placent à égalité avec Jascha Heifetz, Julian Sitkovetsky, Josef Hassid et Michael Rabin, rien moins. Continuer la lecture de Un génie