Archives par mot-clé : János Starker

Tropisme russe

Il ne faut pas craindre l’ombre de Mstival Rostropovitch pour se lancer dans tout un disque Prokofiev. Bruno Philippe a du y songer, mais la Sinfonia Concertante a en quelque sorte échappé à son destinataire, János Starker se l’est attribuée très tôt Continuer la lecture de Tropisme russe

Le violoncelle de la puszta

La vaste Sonate pour violoncelle seul que Zoltán Kodály écrivit pour Jenő Kerpely au cœur de la Grande Guerre aura trouvé son héros avec János Starker. Hongrois comme Kodály, proche du compositeur au Conservatoire de Budapest, il savait comme aucun autre (sinon Pierre Fournier dont l’approche était aux antipodes, lui qui y voyait d’abord l’ombre de Bach) en faire sonner les musiques populaires.

István Várdai est absolument dans sa filiation, virtuose comme lui dans l’expression d’un certain folklore plus imaginaire qu’en aucune autre œuvre du compositeur d’Háry János, mais virtuose d’abord par la parfaite réalisation de tout ce que Kodály sollicite du violoncelle qui ne soit pas de son emploi naturel : il veut que l’instrument évoque le cymbalum ou les orchestres itinérants des verbunkos, mais aussi les musiques des tziganes qui hantent la puszta, cette steppe des plaines hongroises ; il sait en tirer des effets de percussion que les compositeurs du XXe siècle pilleront sans vergogne.

Mais il y a plus dans le jeu d’István Várdai, violoncelliste majeur de la jeune génération : la souplesse agogique, un archet fluide au possible qui laisse apercevoir les grandes structures d’une œuvre où fatalement le souvenir des Suites de Bach doit paraître, mais avec une certaine discrétion.

Le disque y ajoute tout ce que Kodály aura composé pour le violoncelle, Klara Würtz y mettant son piano narratif, si plein de timbres, idéale pour la très jolie Sonate Op. 4 si pleine de fantaisie, assez debussyste. Qui la jouait avec autant de finesse, en étant si bien pris dans les timbres du piano ? Miklós Perényi, avec Zoltán Kocsis. C’est dire !

LE DISQUE DU JOUR

Zoltán Kodály (1882-1967)
Sonate pour violoncelle seul en si mineur, Op. 8
Sonatine pour violoncelle et piano
Capriccio pour violoncelle seul
Adagio pour violoncelle et piano
Sonate, Op. 4

István Várdai, violoncelle
Klara Würtz, mezzo-soprano

Un album du label Brilliant Classics 95574
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Photo à la une : © DR

L’Ange de Brahms

Le 29 octobre 1953, William Kappell disparaissait dans un accident d’avion. On pensait que cette brillante génération de pianistes américains apparue après-Guerre – Janis, Istomin, Fleisher, Glazer, Van Cliburn, Pennario, pourrait, après avoir perdu son génie, échapper aux cruautés du destin.

Lorsque Julius Katchen Continuer la lecture de L’Ange de Brahms

Cello Modern

Deux œuvres rares encadrant le Schelomo de Bloch, qui depuis une génération manque quelque peu de héros pour porter sa prophétie, voilà le projet osé de Julian Steckel, violoncelliste charismatique de la nouvelle génération allemande – je le place à égalité avec Johannes Moser. Continuer la lecture de Cello Modern