Archives de catégorie : Chronique concert

La vie de concert(s). A Paris, en France et à l’étranger.

Andreas Staier aux Bouffes du Nord

Il y a quelques semaines sortait chez Harmonia Mundi le nouvel opus d’Andreas Staier, consacrées aux Variations Goldberg de J. S. Bach. Extraordinaire version, sans doute l’une des plus belles versions discographiques récentes de ce corpus majeur, réalisée sur un clavecin somptueux (cf. ci-dessous, ici).

Au programme de ce concert de Staier aux Bouffes du Nord, il y avait donc ces Variations Goldberg de Bach, que le claveciniste allemand fréquente assidûment Continuer la lecture de Andreas Staier aux Bouffes du Nord

Concert Kozena – Schiff à Londres (Wigmore Hall)

Le jeudi 4 février, deuxième de mes journées londoniennes, Magdalena Kožená et András Schiff donnaient un récital au Wigmore Hall.

Très beau lieu, presque secret, étroit – l’un de ces lieux, aussi, où l’acoustique présente quelques défauts par sa réverbération excessive, qui tend à brouiller les intentions des interprètes. Ce soir-là, les deux musiciens avaient organisé leur programme autour de la mélodie tchèque, celle des Janáček, Dvořák, que la mezzo-soprano a déjà défendue en studio à plusieurs reprises (Songs my mother taught, Love Songs).

L’écoute régulière des derniers albums de la mezzo-soprano (Haendel, Vivaldi), en compagnie du Venice Baroque Orchestra et d’Andrea Marcon, m’a définitivement convaincu de la froideur expressive de ce timbre ambré. La vocalisation toujours parfaite, la maîtrise assez impeccable des registres ne dissimulent pas tout à fait une faible imagination poétique.

Étonnant de voir en effet une cantatrice si peu soucieuse de transmettre les subtilités de sa langue, l’ironie, le sarcasme, la naïveté de ces miniatures littéraires. Magdalena Kožená chante fort, toute engagée dans une déclamation aussi peu nuancée que caractérisée.

Où sont les paysages et les atmosphères ? Peut-on interpréter des mélodies de Janáček sans souligner l’invention perpétuelle de la prosodie et des couleurs ? Peut-on jouir des ballades narratives de Dvořák sans ressentir toute l’ironie tendre qu’y met en réalité le compositeur ?

Bref, un concert légèrement monotone, heureusement sauvé par l’interprétation de Dans les brumes de Janáček par András Schiff, vision à la fois hautaine, implacable et richement colorée.

Photo : (c) DR

Perspectives sibéliennes : Osmo Vänskä à Londres

Il y a quelques semaines, au cours de mes longues pérégrinations sur les sites des orchestres étrangers, j’avais été attiré par le cycle que le London Philharmonic Orchestra et Osmo Vänskä consacraient en cette fin d’hiver aux Symphonies de Jean Sibelius. En raison de ma passion, de mon attirance pour cet univers aussi puissant que mystérieux, je ne pouvais manquer cette nouvelle intégrale, du moins en partie. Continuer la lecture de Perspectives sibéliennes : Osmo Vänskä à Londres

Temirkanov : nouvelle halte russe à Paris

En visite pour trois soirées à Paris, au Théâtre des Champs-Elysées, l’Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg a éblouit le public parisien par ses programmes autour des Ballets Russes de Serge de Diaghilev.

Mercredi 25, des extraits du Lac des Cygnes de Tchaïkovski et Schéhérazade de Rimski-Korsakov. Vendredi 27, le Concerto pour violon de Tchaïkovski et Le Sacre du printemps de Stravinski. Voilà pour les deux soirées auxquelles j’ai pu assister. Continuer la lecture de Temirkanov : nouvelle halte russe à Paris

Le Berlioz gracieux de Sir Colin Davis

Sir Colin Davis revenait en ce mois de février pour deux soirées avec l’Orchestre National de France, pour diriger Berlioz, en l’occurrence Béatrice et Bénédict. La distribution était très alléchante, de Joyce DiDonato à Charles Workman, en passant par Nathalie Manfrino ou Jean-Philippe Lafont. Continuer la lecture de Le Berlioz gracieux de Sir Colin Davis