Lancée dans une édition complète des Lieder de Schubert où, face à l’ogre Fischer-Dieskau, Deutsche Grammophon lui laissait le peu que l’auteur du Roi des aulnes n’aura pas écrit pour lui-même ou pour ses amis, Gundula Janowitz osait à Salzbourg le récital le moins public possible et même pour les mélomanes du festival rompus aux Liederabend les plus exigeants. Continuer la lecture de La voix de Schubert
Archives par mot-clé : Franz Schubert
Doppelgänger
Liszt, voyant les lieder de Schubert, y entendait des mondes où la voix pouvait s’immerger dans un piano d’orchestre. Le vaste travail qu’il entreprit sur le Schwanengesang prit les libertés qu’autorisait un ensemble de lieder qui n’était d’ailleurs pas un ensemble Continuer la lecture de Doppelgänger
Lyrique
Jeune homme, Philippe Bianconi fréquenta le grand répertoire germanique auprès d’Hermann Prey, l’accompagnant chez Schubert, trouvant dans son chant le chant même de tout un pan du répertoire pianistique.
Quelle merveille de le voir rendre aux Concertos de Brahms Continuer la lecture de Lyrique
Grand Son
La Fantaisie « Wanderer » ? Edwin Fischer d’abord, je l’ai apprise avec lui, puis Sviatoslav Richter qui en quelque sorte pouvait l’épuiser, de sons, de motifs, de texte simplement, et puis surtout Wilhelm Kempff Continuer la lecture de Grand Son
Hommage
Sergei Rachmaninov et Fritz Kreisler gravèrent trois sonates, mariage étonnant où chacun fit assaut de style. Dmitry Sitkovetsky et Lukas Geniušas n’ont pas froid aux yeux, les voilà qui explicitement rendent hommage à leurs prédécesseurs en s’affrontant au même triptyque.
Inutile de comparer les anciens et les modernes, mieux vaut savourer la vivacité moqueuse de leur 8e Sonate où Beethoven est capricieux au possible, et s’émerveiller du naturel désinvolte de leurs échanges, des alacrités d’un jeu fusant qui saisit les humeurs de cet opus fantasque. La ténébreuse Troisiéme Sonate de Grieg, où Sitkovetsky se transforme en ménétrier – son violon est si sombre soudain – les montre si différents !, quelle paire de caméléons.
Mais le plus beau du disque (comme d’ailleurs chez Kreisler et Rachmaninov) reste la sérénade aventureuse du Grand Duo de Franz Schubert : archet de chanteur, piano éolien, de la magie pure.
Les deux amis, heureux de leur hommage, ajoutent deux nostalgies, Lukas Geniušas musarde de son clavier fluide dans les encorbellements dont Rachmaninov a paré le Liebesleid de Kreisler, puis ensemble, ils flutent les charmes un peu cocotte de Schön Rosmarin, refermant ce joli album nostalgique.
LE DISQUE DU JOUR
Hommage to Fritz Kreisler et Sergei Rachmaninov
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour violon et piano No. 8 en sol majeur,
Op. 30 No. 3
Franz Schubert (1797-1828)
Sonate pour violon et piano en la maj, D. 574 « Grand Duo »
Edvard Grieg (1843-1907)
Sonate pour violon et piano No. 3 en ut mineur, Op. 45
Fritz Kreisler (1875-1962)
Liebesleid (arr. pour piano seul : Rachmaninov)
Schön Rosmarin
Dmitry Sitkovetsky, violon
Lukas Geniušas, piano
Un album du label Melodiya MELCD1002595
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Photo à la une : le violoniste Dmitry Sitkovetsky et le pianiste Lukas Geniušas – Photo : © DR